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A sa sortie de l'Ecole de l'Air dans le corps des Bases (promotion EA59-capitaine Estienne) Michel opte pour la spécialité Renseignement, dans laquelle il effectuera toute sa carrière militaire.

Après un séjour en Algérie et après avoir effectué brillamment ses stages de formation d'OR, il est affecté au 2ème Bureau du 1^er CATAC, où il se distingue en ayant organisé l'exercice "Latude" avec la coopération des services spéciaux britanniques; exercice "évasion" pour l'entrainement des pilotes de chasse, resté célèbre dans l'Armée de l'Air par son hyper-réalisme et sa dureté au cours duquel plus d'un pilote capturé aurait "craqué".

C'est quelque temps après que rentré d'Algérie, j'étais OR aux FAS, j'ai fait la connaissance du lieutenant Jan, dont j'ai apprécié la personnalité exigeante et la vive intelligence et avec qui j'ai partagé sa conception de l'éthique de notre métier. Nous ne nous sommes plus perdus de vue.

Sélectionné au grade de capitaine dans le cadre de l'Enseignement militaire supérieur scientifique et technique (EMSST) il suit les cours de l'Ecole des Langues Orientales Vivantes (Langues O) pour étudier la langue et la civilisation chinoise, qui deviendra sa deuxième passion. Il aura alors la chance d'effectuer un an de stage pratique à Hong Kong.

Par la suite il passe trois années au poste d'Attaché de l'Air adjoint à l'ambassade de France à Pékin, à une époque troublée mais passionnante peu de temps après la révolution culturelle lancée par Mao Tsé Tung. Il en reviendra avec une expertise reconnue dans la connaissance du pays et des enjeux du monde chinois. J'étais en 1975 Attaché de l'Air adjoint à Moscou quand nous y avons accueilli Michel et Christiane Jan avec leurs trois jeunes fils rentrant de Pékin par le Transsibérien.

Mais alors qu'il était en attente d'un poste dans son domaine de compétence et alors que la MMFL recherchait un OR pour la section Air, il dévie de sa trajectoire et il est surpris d'être affecté à la Mission sous les ordres du Colonel Boudon chef de Mission et du commandant Czernij chef de la Section Air.

Il découvre avec quelques réticences d'abord, puis avec intérêt, qui deviendra une passion, ce monde étrange et nouveau pour lui non seulement des missions de recherche du renseignement au contact des forces soviétiques en Allemagne de l'Est,  mais aussi celui des missionnaires eux-mêmes. Michel devient en 1976 le Chef de la Section Air jusqu'à la fin de son séjour en 1978. Il gardera de son temps à la Mission un souvenir fort.

Après un nouveau séjour à Pékin, il est affecté au SGDN à la section Asie où son travail comme la justesse de ses vues sur le monde chinois sont remarqués par le général Rhenter, Secrétaire général de la Défense nationale, avec qui Michel gardera longtemps un contact amical.

Mais Michel estime que son statut d'officier des bases au sein de l'Armée de l'Air, dont à l'époque tous les commandements sont attribués à des membres du PN (Personnel Navigant), ne lui permettra pas de progresser et d'accéder aux postes intéressants de responsabilité en rapport avec ses compétences. Il quitte donc le service actif au grade de Lieutenant-colonel et entame une brillante carrière dans le civil en relation avec la Chine où il fait de nombreux séjours de représentation de banque ou d'Office d'armement ou encore de sociétés industrielles françaises.

Le temps de la retraite venu Michel participe à des groupes d'études sur les questions diplomatiques, géostratégiques et de défense principalement de l'espace chinois.

Parallèlement il entame une troisième et brillante carrière d'homme de lettres en publiant de nombreux  ouvrages, seul ou en coopération, non seulement sur la Chine, ou le Tibet, mais aussi sur la Mongolie qu'il traverse à cheval avec des amis, et surtout, fort de son expérience du monde soviétique acquise à la Mission, sur les confins sino-russes en Extrême-Orient.

Enfin il s'investit dans la création de l'Amicale qu'il soutient dès le début. Comme chacun sait il est l'initiateur avec l'aide experte de son fils Yves de la réalisation du dvd vidéo "Au cœur de la Guerre froide", dont la première ébauche de 32 minutes a été présentée par Michel et Yves dès la première AG de l'Amicale en décembre 2000. Par la suite après un lourd investissement personnel Michel et Yves ont pu lancer la réalisation par Artline Films  du documentaire professionnel "Les sentinelles de la guerre froide".

A ce titre en particulier Michel peut être considéré comme un des fondateurs dont le rôle a été déterminant pour la réalisation des objectifs que l'Amicale s'était fixée à sa création. Nous les anciens missionnaires nous savons ce que nous lui devons. Qu'il en soit ici chaleureusement remercié.

En outre et parallèlement à son activité au sein de l'Amicale, Michel était membre du conseil d'administration de l'Association des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale (AASSDN), association devenue majeure dans la représentation des anciens des services de renseignement français. C'est le général Mermet, ancien directeur de la DGSE et président de l'AASSDN qui a remis à Michel les insignes de chevalier de la Légion d'Honneur.

Les enfants et petits-enfants de Michel et Christiane peuvent être légitimement fiers de  leur père et grand-père pour cette vie si riche et si bien remplie au service de la France, et aussi pour sa vie tant intellectuelle que familiale si féconde.

Nous, tous ceux et celles qui t'ont connu Michel, partageons la peine et le chagrin de Christiane et de toute ta famille, et nous serons unis par la pensée vendredi pour ton dernier voyage vers l'au-delà.